Nintendo Switch : avis

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Voici venu le temps de tester la nouvelle manière de jouer selon Nintendo, sorti le 3 mars dernier. Alors Wii U 2.0, 3DS x Wii U ou toute nouvelle console ?

Depuis 2013, la question était : qu’allait donc faire Nintendo afin de remonter la pente très raide de la Wii U ? Concept mal interprété - C’est une tablette à mettre avec ma Wii ? - qualité de hardware pas à jour avec la concurrence, catalogue de jeux plutôt pauvre du day one et ce jusqu’à la fin, bref, on était tous en droit d’être inquiet.

Octobre 2016 : lever de voile sur le mystère de la fameuse NX, nom de code de la Switch. Directement, Nintendo nous fait comprendre qu’il a appris de ses erreurs, mais qu’un amour certain pour la Wii U reste dans les coeurs : voici le concept de la Wii U poussé jusqu’au bout ! Plutôt canapé ? Plutôt lit ? Ou alors carrément métro ? On s’en fiche, car aujourd’hui, notre console Nintendo sera à nos côtés et ce qu’importe la situation.

Et oui, Nintendo a eu très peur de ne pas se faire comprendre. C’est pour cela que l’annonce de la console s’est fait en 2 temps. D’abord, en octobre dernier, on nous présente un concept, celle d’une console de salon hybride, qui en un claquement de doigts *switch!* se change en console (trans)portable. C’est 3 mois après que le constructeur japonais revient pour nous annoncer une date de sortie, des détails à propos du hardware et présenter officiellement quelques jeux, dont ceux du line up.

Aujourd’hui la sortie de la Nintendo Switch est derrière nous, quelques échos nous font croire à un bon démarrage (record de vente en france, bon départ aux USA et au Japon), seul l’avenir nous le dira. Mais maintenant, en vrai, elle vaut quoi cette Switch ?

Hardware

Pour commencer, un petit tour du côté hardware pour les plus curieux ou les connaisseurs : la console embarque tout de même 4 go de ram au format LPDDR4, une batterie de 16 Wh, avec Wi-fi 802.11 ac , Bluetooth 4.1. Partenariat avec Nvidia oblige, c’est une Tegra X1 qui se trouve dans la nouvelle Nintendo (version spéciale pour la console) et non pas une Tegra X2 présentée l’été dernier par la firme. Donc pas d’architecture GPU Pascal, mais l’ancienne version Maxwell. La console embarque un slot pour micro SD, sinon il faudra se contenter des 32go (25go environ, en vrai) de base.

Design

Au niveau du design de la console, rien de bien révolutionnaire : les finitions sont là, on a pas l’impression de tenir un jouet Auchan, mais c’est vrai qu’avec le système des joycons, on peut ressentir un (mini) jeu entre l’écran et les petites manettes. A noter que les joycons sont vendus soit en gris mat, soit en bleu et rouge néon (pour les plus fous) mais la console reste uniquement disponible en noir. Il y a un petit pied à l’arrière de la console (c’est la qu’on introduit la micro SD aussi) qui permet de tenir toute seule, mais attention il semble très fragile. On retrouve aussi une prise jack sur la tranche du haut, ainsi que des boutons de volume, classiques.

Certes un peu lourde, environ 400 gr, la console fait très bien le boulot en mode nomade, même si les longues heures de Zelda auront raison de vos biceps (pas grave, la batterie tiens max 3h sur le jeu). On regrettera peut être le design du joycon de droite, avec son stick analogique placé en bas, mais qui devait être la pour faire fonctionner les jeux à deux (mode manette snes). Mais l’habitude aide grandement à faire oublier ces petits détails. Un joygrip est fourni avec la console, il s’agit d’un - bout de plastique - grip permettant d’attacher les joycons afin d’en créer une simili-manette classique. Ca fait tout à fait le boulot, même si on ne peut recharger nos joycons en jeu avec ce mode. Une version du joygrip (à 30e) est officiellement disponible afin de résoudre ce problème. Petit ajout de plastique avec deux dragonnes incluses pour les joycons en mode manette classique, cela permet d’atteindre plus facilement les gachettes.

L’action principale de la Switch, à savoir de pouvoir *switcher* entre la TV et la console, se fait via le dock principale relié à la TV via un câble HDMI. C’est simple, limpide, rien à redire, effet wahou garanti aux premiers usages. La console se recharge via USB C, une alimentation est fournie avec, ne vous attendez pas à un chargeur de smartphone, c’est bien plus gros. Le dock a 3 ports USB, deux en extérieur et un en intérieur.

Nintendo Switch review

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Ecran

Pour l’écran, même si à l’heure où Samsung s’apprête à révéler son s8 avec un écran QHD, Nintendo a choisi de nous offrir - façon de parler - un écran malheureusement de 720p mais qui, une fois allumé, nous fait tout oublier. Des superbes couleurs, une définition toute à fait correcte en jeu, aucune perte de détail mais un aliasing évidemment plus présent, sans oublier un multi-touch super réactif. Loin semble le temps des couleurs délavées et la définition mystérieuse de la mablette Wii U. Il faudra par contre se munir d’un écran de protection, car les aller-retour dans le dock peuvent rayer l’écran. Une fois sur la TV, la définition est upscalée en 1080p, gare aux chutes d’FPS sur Zelda dans ce mode là.

Pour en venir à l’OS/interface du jeu, avec un design épuré, la console réagit au quart de tour dans les différents menus ou autres et c’est un pur plaisir après les heures d’attentes avec ceux de la Wii U. Seul (énorme) point négatif, l’eShop n’a plus de musique et ça, c’est vraiment moche. Plus sérieusement, le sound design de l’interface (bruit de bouton et autres) et tout bonnement Nintendoesque sous ses meilleurs jours, ça fait plaisir aux oreilles.

Rien de bien original sur le menu principal, on retrouve les jeux achetés, et quelques différents menus : les news Nintendo, l’eShop silencieux, la page album, les configurations des différentes manettes, les paramètres généraux, et les options d’alimentation.

Pour les plus stylés, Nintendo a prévu des thèmes pour personnaliser votre console, mais à l’heure actuelle seuls les thèmes blanc classique ou noir sont proposés.

Modes de jeu

La Switch est de concept une console… Switchable. Debout, assis, couché, on y joue comme on veut, où on veut et avec qui on veut. Mise en situation :

Bruno joue à Zelda dans son salon, tranquille, quand soudain, sa femme Jeanne, arrive dans la pièce et jette un regard noir à son cher et tendre : “C’est l’heure des reines du shopping !”. Peu importe, Bruno se lève, sort les joycons de leur grip, les replace sur l’écran et prend sa console dans ses mains afin de continuer son aventure. Mais c’est alors qu’on sonne à la porte. Bruno avait oublié : c’est dimanche, et le dimanche c’est le jour des beaux-parents. Ni une ni deux, Bruno s’échappe à l’étage, s’enferme dans les toilettes et… continue à jouer. Mais Jeanne l’a bien compris et s’empresse de le faire remarquer à Bruno. Bon, tant pis, dernière solution : proposer une partie de 1, 2 Switch aux beaux parents sur la véranda.

Alors même si aucun jeu n’est fourni avec la console de base, le système de “switch” permet pleins d’approche de mode de jeu (même dans les situations les plus absurdes). C’est là que Nintendo frappe fort, c’est en terminant le concept qu’il avait introduit avec la Wii U : je joue où et quand je veux à des jeux de qualité AAA/Nintendo.

Grâce aux joycons qui s’enlèvent de l’écran, on obtient directement deux (petites) manettes. Pas vraiment fait pour les grosses mimines, ces petites wiimotes on finalement un très bon ressenti en main (normale), notamment avec les touches XYAB. Les joysticks sont bien supérieur à la new 3DS, si on peut comparer, mais ne sont pas à la hauteur d’une manette Elite de Microsoft par exemple. Et détail moindre pour certains, moins pour d’autres, la croix directionnelle est maintenant sous forme de bouton comme les XYAB, encore pour justifier le côté “2 manettes” que la console propose. Un bouton + (START) et un bouton - (SELECT) se trouve sur chacun des joycons, petit mais avec une plus grande retenue afin d’éviter d’appuyer dessus par erreur.

Si on passera le bouton home du joycon droite, celui de gauche, un peu à l’instar du bouton share de la dualshock 4, est doté d’un bouton screenshot, qui permet comme son nom l’indique de faire des screenshots... Pratique pour partager ses moments forts de jeux sur twitter ou facebook - ou carrément spoiler Zelda - c’est via l’album du menu principal que l’on pourra modifier ses screenshots en ajoutant du texte, ou en recadrant...

Les vibrations HD, ou HD rumble suivant la langue, incluses dans les joycons (et manette pro), peuvent être intéressants (en vue du concept) mais les expériences proposées à la sortie sont moindre. C’est un système de vibrations - nouvelle génération - qui permettent de, par exemple, donner l’impression, qu’il y a des billes en mouvement dans notre manette, suivant l’inclinaison de l’objet. Pour l’instant seul 1, 2 Switch est l'ambassadeur de cette technologie. Vendu 50 euros pour ce genre d’expérience, c’est cher.

Si les deux joycons sont pourvus d’un gyroscope, c’est le joycon droite qui annonce l’innovation avec une caméra infrarouge sur le bas, qui permet entre autre de détecter des formes simples, voir des objets. Il faudra attendre de tester des expériences dédiées afin de mieux juger.

Petit point sur la manette pro, vendue séparément à 70e environ. Nintendo justifie son prix fort par l’ajout du HD rumble dans cette manette aussi. La manette en soi n’a rien de révolutionnaire, mais elle peut apporter un confort notable en mode salon pour les grosses paluches fatiguées du joygrip. Et merci au designer de ne PAS avoir mis de LED sur la façade principale de la manette (CQFD Sony, Microsoft). La batterie de la manette, tout comme les joycons n’est pas à critiquer : des heures de jeux peuvent être complétées avec une seule charge.

Nintendo Switch review

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Jeux et multijoueur

Pourvue d’un line-up de lancement digne de la grande famine de 1609, Nintendo nous offre quand même un petit Zelda (même si prévu sur Wii U de base) et quelques autres petits amuse-bouche : Bomberman, I am Setsuna, 1, 2 Switch, quelques portage NeoGeo, Shovel Knight, Snipperclips ou encore Fast RMX. A l’occasion de cette sortie de console, Nintendo a décidé d’éparpiller ses grands jeux tout au long de l’année. Nous aurons donc droit en avril à Mario Kart 8 (version supérieure de la Wii U), puis de Arms ce printemps, suivi de Splatoon 2 cet été et couronné par Mario Odyssey et Xenoblade d’ici la fin de l’année, sans oublier les annonces de l’E3 de cette année.

Il n’y a qu’une chose à retenir : si vous achetez une Switch aujourd’hui, c’est pour Zelda et rien d’autre. Certes il y a une version Wii U, mais d’après les retours, c’est pas la joie, ça peine à tenir le 30 images par seconde. Alors oui, sur Switch en grand écran 1080p ça rame aussi dans les endroit dense (forêt, région du début du jeu), mais beaucoup moins. A côté de cela, les jeux qui accompagnent la sortie de la Switch ne sont pas assez mémorables ou alors déjà sorti ailleurs. 1, 2 Switch n’est pas le Wii Sports de la Switch malgré une démonstration technique intéressante. Un petit plus pour Snipperclips qui, vendu à 20 euros uniquement sur l’eShop, semble offrir de grands moments seul ou jusqu’à 4 joueurs, avec un concept de découpe de formes et d’énigmes entre joueurs plutôt sympa, avec un design très Nintendo. D’autres modes de jeu à plusieurs comme le Hockey, le Basketball ou encore le “combat” en arène apportent un grand plus au jeu de base. Rires garantis.

Il serait intéressant de prendre le temps de parler de Zelda Breath of the Wild, mais en fait non, parce que c’est un jeu magique à découvrir, que l’on aime ou non la licence. Il est rare de découvrir un jeu avec tant de détails de gameplay, un open world visuellement pas fou mais qui offre des centaines de possibilités d'approche et de découvertes. Sans oublier de préciser la durée de vie de plus de 200 heures pour compléter le jeu à 100%. Rentable.

Petite note sur le futur service multijoueur - le Nintendo Plus/Gold - qui à partir de la fin de l’année deviendra payant (20aine d’euros par an, vous entendez Sony et Microsoft ?), offrira donc un service de jeu en ligne mais aussi, chaque mois, quelques jeux classiques de Nintendo avec certaines fonctionnalités en plus comme un mode multijoueur. A noter que le chat vocal, existant cette fois, se fera via une application smartphone dédiée. Affaire à suivre. L’ajout d’amis est d’ores et déjà disponible via la première mise à jour de la console, toujours via les codes amis.

C’est combien ?

Avant de conclure, il faut passer à la caisse. Alors, une Nintendo Switch - 299 euros - avec un jeu, disons, Zelda par exemple - 59 euros - pour un bon début. Cela vous feras donc - 360 euros - environ. Mais disons que vous êtes gourmand, alors on va rajouter - 70 euros - pour la manette pro, ainsi qu’un petit jeu multijoueur, Snipperclips, à - 20 euros - et voilà tout. Ajouté aux 360 euros de base, vous aurez un “pack” deluxe pour environ - 450 euros -. A titre de comparaison (enfin…) la PS4 à sa sortie, nue et sans 2e manette, valait 400e.

Donc ?

En conclusion, Nintendo frappe fort avec sa Switch. Certains resteront sceptiques, car on est pas ici pour acheter une Playstation 4 Pro, mais une console de l’amour de Nintendo, que l’on peut transporter où bon nous semble. Doté d’un design et un concept attractif, d’un prix - de lancement - correct, avec la promesse d’un futur parc de jeux mémorables du côté interne (Splatoon 2, Arms, Mario Odyssey et encore) mais tout autant du côté des indés qui promettent un catalogue à faire rougir les concurrents. Sans oublier les futurs fonctionnalités non annoncées ou pas encore disponibles (Netflix, navigateur internet, Youtube, etc.) de la console qui offrira à la Switch un véritable côté tablette. On ne peut que se réjouir de voir le succès de la console apporter des envies aux développeurs, et qui sait, peut être re-mettre Nintendo à sa place du roi du jeu vidéo ?


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